>> POUR COMMENCERPhotos :
Nom : Cameron
Prénom : Holly Robyn
A.K.A. Catwoman
Age : 26 ans
Lieu de Naissance : Broallan, Ecosse.
Camp : Joker’s Foe
>> VOTRE PERSONNAGEHistoire :
Une mère irlandaise et un père écossais. Est-ce que vous réalisez bien ce que ça peut représenter comme héritage culturel et choc de caractère ? Si vous pensez que oui, sachez que vous êtes encore en deçà de la vérité. Multipliez-le par cent et vous aurez peut-être un vague aperçu.
On pourrait se demander dans ces circonstances comment deux si fortes personnalités ont pu donner naissance à une personne en apparence aussi effacée que Holly. C’est à cause de Meredith. Tout est toujours à cause de Meredith de toute façon. Il faut bien que les petites sœurs aient une utilité après tout, non ?
Mais reprenons plutôt depuis le début.
Tout a commencé il y a un peu plus de vingt-sept ans aujourd’hui. Quand Ellen Matilda O’Riordan rencontra Douglas William Cameron. On pourrait se demander où ils ont bien pu se rencontrer. A New-York. Logique. De fait, ils étaient tous deux médiévistes chevronnés réunis par un colloque au Met. Ce fut ce qu’on appelle le coup de foudre, avec petites étincelles, étoiles dans les yeux et papillons dans le ventre à la clef. Si ce n’est pas mignon. Tout le temps que dura leur séjour aux USA, ils passèrent chaque minute ensemble et il fut bientôt évident pour eux, et pour tous leur malheureux collègues qui devaient supporter de les voir batifoler constamment, qu’ils étaient faits l’un pour l’autre et qu’il ne leur restait plus qu’à convoler. Ce qui fut fait quelques semaines plus tard en Irlande, dans le comté de Clare –foyer de la mariée- qu’ils ne tardèrent pas à quitter pour rallier Broallan, où se trouvait la maison familiale des Cameron.
Ces décisions avaient été le résultat d’âpres discussions destinées à ménager les orgueils des deux côtés de la mer d’Irlande. On résiderait en Ecosse pendant l’année, dans les Highlands, et on passerait les vacances en Irlande, au sommet des falaises de Moher. Douglas fut d’ailleurs invivable pendant quelques temps quand Ellen lui annonça sa grossesse et qu’il eut calculé la date probable de la naissance. Ca donnait quelque chose comme « nanananère, le bébé va naître en Ecosse ! ». Ellen, qui s’estimait être la plus intelligente des deux, ne lui en tint pas rigueur. Enfin elle n’en laissa rien paraître. De toute façon, dès qu’elle sut, elle décida que le deuxième naîtrait en Irlande. Et Môssieur rigolerait nettement moins quand pour s’en assurer elle ne le laisserait plus la toucher jusqu’à la période adéquate. Ahahaha !
C’est ainsi que le 2 février suivant, Holly vint au monde. Charmant petit bébé, elle fit comprendre aux deux jeunes tourtereaux que leurs petites considérations patriotiques n’avaient somme toute pas grande importance comparées à l’épreuve que constituait l’arrivée d’un enfant dans un foyer. Quand Meredith naquit à son tour à l’été de l’année suivante, les choses furent donc nettement plus simples puisqu’ils savaient à quoi s’attendre cette fois.
Ce devait être l’histoire de la vie de Holly. Toutes les questions sur son éducation qui pouvaient faire diverger ses parents, c’était pour elle qu’on les posait, et quand c’était au tour de Mery, tout devenait nettement plus simples : leurs parents avaient eu près d’un an et demi pour s’assurer de la bonne décision. Baptême catholique ou protestant ? Ecole privée ou publique ? Barbie ou ours en peluche ? Etude d’histoire ou de commerce ?
Alors oui : en grandissant, Holly fut un peu troublée. Apprenant à se laisser porter par le courant et à aviser par la suite, mais peut-on vraiment le lui reprocher ? De la même façon, peut-on lui reprocher si elle a développé ses propres valeurs morales quand, au moment où ses parents ne savaient plus quoi faire en ce qui la concernait, ils étaient aux petits soins et tout à fait capables pour Meredith ?
Bon d’accord : dire que c’est de la faute de Meredith est peut-être un peu exagéré. Mais vous voyez l’idée ? Ce n’est pas comme si elle détestait sa petite sœur non plus ! Mais c’est un fait : Holly a souvent eu à se débrouiller toute seule, là où Meredith a toujours été une charmante petite peste pourrie gâtée. Holly elle-même avait sa part de responsabilité : elle prenait très à cœur son rôle de grande sœur et avait très rapidement appris à se mettre en retrait pour faire ce qu’elle avait à faire (devoir, travail, corvée, distraire Mery, surveiller Mery…).
C’est pourquoi, en grandissant, elle s’est coulée dans son insignifiance comme on se pelotonne sous des couvertures bien chaudes. Rien n’est plus rassérénant que de se dire que les gens ne font pas attention à vous. Car s’ils ne font pas attention à vous, ils ne vous feront pas de mal. Et ils ne se méfieront pas de vous quand vous leur aurez volé cette superbe paire de boucles d’oreilles, ou cette montre de gousset en argent.
Comment ? Holly ? Cette charmante petite demoiselle effacée et inoffensive ? Capable de ça ? Oui oui. Car Holly a cette particularité d’être comme tout le monde : elle ne fait pas ce qui est mal. Enfin ce qu’elle estime être mal, mais quelle différence, je vous le demande ? Eh bien justement : la différence c’est qu’elle n’a pas exactement la même notion du bien et du mal. Il se trouve qu’elle aime les jolies choses. Il n’y a pas de mal à cela ! Elle aime les performances, elle aime le contact des bijoux précieux sur sa peau, elle aime rabattre le caquet de ces gens sans morale qui pensent que leurs vilains secrets sont à l’abri dans un coffre fort. Qu’y a-t-il de mal ? Ce n’est pas l’argent qui l’intéresse : ce n’est que du papier. Mais l’adrénaline, les pierres précieuses, et le panache… ça c’est son truc !
La première fois que Holly a mis ces « passions » en pratique, elle avait 19 ans. Cela faisait un peu plus d’un an qu’elle était venue aux Etats Unis pour étudier, un peu plus d’un an qu’elle s’était liée d’amitié avec Rachel Dawes, une étudiante en droit de deux ans son aînée qu’elle avait rencontrée alors que cette dernière faisait du tutorat. Holly, avec son double cursus Histoire/Commerce –ses parents n’avaient pas encore pu se décider finalement (pour Mery ce devrait être bon)- avait bien eu besoin d’une tutrice pour s’adapter au rythme de la fac. Ainsi donc, au cours d’une soirée entre filles, Rachel, qui faisait alors un stage dans un cabinet d’avocat lui avait parlé de ce riche homme d’affaire, en instance de divorce. Tout le monde savait qu’il avait trompée sa femme, qu’il était un criminel en col blanc mais puisqu’il n’y avait pas de preuves et que lui avait de quoi se payer les meilleurs avocats de la ville, non seulement il la laisserait sans rien mais il pourrait fort avoir la garde de sa fille encore mineure. Son amie avait terminé sa tirade en s’exclamant « il doit bien y avoir des preuves quelque part ! », puis elle avait soupiré, s’était excusée d’embêter Holly avec ses histoires déprimantes et lui avait demandé s’il lui restait de son délicieux gâteau au chocolat. Une petite semaine plus tard, une enveloppe adressée au cabinet dans lequel travaillait Rachel arriva. Elle contenait non seulement les preuves irréfutables du blanchiment d’argent dont le vilain bonhomme s’était rendu coupable mais aussi une sorte de livre de comptes avec des noms et des chiffres. Un mot accompagnait la manne « Ces documents sont arrivés en ma possession. J’ai songé que vous pourriez être intéressés. Bien à vous. C. » A la femme dudit escroc, fut adressé un petit paquet, nettement plus anonyme qui contenait quelques cent mille dollars en billets de cent. « J’ai toujours trouvé le papier inintéressant, disait cette fois le mot. Bien à vous. C. » Holly avait longuement hésité avant d’écrire ces mots, mais finalement cela lui était venu assez facilement.
Pendant les années qui suivirent, elle recommença parfois, récupérant un collier ou une aquarelle quand elle avait un coup de foudre. A partir du moment où elle ne revendait rien ni ne montrait quoique ce soit à qui que ce soit : qui aurait pu se douter qu’elle avait un quelconque rapport avec ces histoires ? Bien sûre, tout cela restait plutôt modeste : Holly était étudiante après tout, elle avait fort à faire à côté ! Une fois qu’elle eut ses diplômes et un emploi stable –secrétaire d’un petit cabinet d’avocat-conseil affilié aux entreprises Wayne-, elle put se consacrer à son passe-temps avec plus d’assiduité. D’autant plus qu’elle avait à présent son propre logement et, il fallait le dire : une vie sentimentale quasi inexistante. Le point positif quand on est une jeune femme vivant seule dans une ville comme Gotham, c’est qu’on apprend à se débrouiller. Et cela implique des cours de Karaté –son entraînement de gymnastique qu’elle n’avait cessé qu’à son départ pour la fac, se révéla étonnamment utile- ! Ils étaient bien gentils ses amis mais en guise de « chat de garde », une petite chatte noire de trois mois, c’était peu dissuasif.
C’est par un coup de chance extraordinaire qu’elle a pu trouver le poste qu’elle occupe aujourd’hui. Elle était en train de cambrioler un des pontes de Wayne enterprises –en tout bien tout honneur : elle voulait une dague celtique que ce rustre utilisait comme coupe-papiers quand elle l’avait entendu se plaindre au téléphone des maladresses incessantes de la secrétaire de direction. Il semblait fort mécontent et demanda quand on allait se décider à virer cette incapable, la réponse dut le satisfaire car il répliqua simplement qu’il espérait que la personne qui lui succéderait serait plus capable. Holly eut donc vent en avant première de cette place qui se libérait. Inespéré ! Quand je vous parlais d’un coup de chance extraordinaire ! Bien sûre, dès le lendemain, elle parla à son patron de cette place incroyable qui allait être disponible. Ledit chef, un vieux de la vieille habillé comme dans un film des années cinquante aux allures de gentil grand-père lui écrivit bien volontiers une lettre de références en lui ajoutant que si ce projet n’aboutissait pas, ils seraient plus qu’heureux de la reprendre. Autant dire que ce ne fut pas nécessaire.
Ses plus proches amis organisèrent une petite fête pour célébrer l’évènement. Tout se passa pour le mieux, jusque vers le milieu de la soirée. Tout le monde avait bien bu –quoiqu’avec modération bien sûr !
- et Rachel la prit entre quat’z-yeux pour lui prodiguer ce qu’elle appela « les conseils de base pour toute jeune fille pourvue de raison qui veut survivre chez Wayne Enterprises » Ces règles se limitaient en fait à une seule : « ne tombe jamais amoureuse de Bruce. Tu peux le trouver amusant, tu peux le détester, mais tu ne dois pas tomber amoureuse de lui. Il n’est pas prêt pour ça. Il te brisera le cœur, il te vampirisera, t’écrasera, si tu le laisse faire ! » Sur ce, Rachel qui était un peu fatigué retint un rot et se laissa tomber sur le canapé pour s’endormir tout de suite. Raison pour laquelle Holly se garda de la faire interner : elle n’était que saoule, même si ces propos auraient pu faire douter de sa santé mentale. Elle savait que la jeune avocate et le golden boy étaient amis d’enfance –et connaissaient même quelques anecdotes qui l’avaient fait rire jusqu’aux larmes- et présuma que son amie devait savoir de quoi elle parlait, même si c’était sujet à caution vu la gueule de bois qui était la sienne quand elle se précipita chez elle –l’appartement d’à côté- le lendemain, pour se changer avant de foncer au tribunal. Elle décida donc de ne pas se soucier de cette histoire. De toute manière, elle était une jeune femme sensée (le jour du moins), moderne, volontaire… Hem… Bon, d’accord. Peut-être pas tout ça. Mais en tous cas, et ça elle en était certaine : pas du genre à tomber amoureuse du play boy de service. Elle était trop raisonnable pour envisager l’impossible.
Grand bien lui fit : son travail la passionnait suffisamment pour qu’elle remarque à peine son patron ! Elle exagérait peut-être un peu… Mais à peine ! De toute façon, elle allait prendre un deuxième job par la suite qui lui laisserait moins de temps pour penser à ce genre de considération.
Son travail –je parle là de l’officiel- a toujours été d’assister, si on y réfléchit bien. « Assistante » ça veut bien dire ce que ça veut dire. Eh bien Catwoman… disons qu’elle fait la même chose. Elle n’est guère que l’assistante de Batman. Bon, elle ne lui a pas demandé son avis mais il ne peut pas être partout à la fois –elle est bien placée pour le savoir-. Alors quand elle n’entre pas en douce chez un vilain criminel en col blanc ou dans un musée, elle peut bien lui donner un coup de main. Tout le monde a le droit d’avoir un scanner branché sur la fréquence de la police ! Comment ? On n’a pas le droit ? ... Vous êtes sûrs ? Tant pis ! Ce n’est pas mal si ; quand Batman est occupé dans une banque, elle va régler leur compte à deux ou trois petits méchants de rien du tout dans les Narrows ! Que dites-vous ? Si elle n’est pas un peu une criminelle sur les bords elle aussi ? Pas plus que Batman. Un peu plus quand même ?! De quoi ? Ah ! Cet œuf de Fabergé ? C’est différent ! Elle, elle agit par amour de l’art ! Et puis c’est dans sa nature ! Vous n’allez pas reprocher à un chat de chasser les souris !
Personne ne sait qui est Catwoman. Qu’est-ce qui a pu pousser une femme a priori normale à devenir cette créature masquée ? Mais après tout, la question se pose aussi pour ce Batman.